Anatomie d'un organe : Art et médecine
Cette fois, lors de la création, j'étais "à l'intérieur". L'intérieur découpé, telle une tranche de foie ou de rein. Peut-être vais-je choquer celle ou celui qui me lira. Pourtant, si notre corps offrait au légiste, au chercheur, aux étudiants en médecine un si bel aspect coloré, une nouvelle profession verrait sûrement le jour : "médecin d'art". Ou quelque chose de similaire. Certains d'entre nous mangeraient même des tâches colorées, de temps à autre, comme l'on mangera une tranche de foie de veau ! Mais Pour en revenir à l'instant de la création, je ressentais l'infiniment "riche", les millions, milliards de cellules, petits morceaux de chair, attaches, liens de fils de coton en réalité nerfs, ligaments et dentelles de peau. NON, je ne m'inscris pas sur une liste future de serial killer, spécialisée en découpe humaine. Là, nous baignerions dans la répugnance absolue. Je précise que je suis actuellemet dans la lecture quelque peu sordide de tueurs déglingués, internationaux, dont le récit provoque en moi écoeurement et frayeur évidemment. Le titre de cette oeuvre m'est apparu en plein travail lorsque j'e me suis éloignée de ma feuille et que j'ai "lu" l'image créee telle une tache d'un test de Rorschach : J'y ai vu quelque chose "d'organique" et mon ressenti, en poursuivant mon travail, m'a mené sur cette piste et j'ai tenté de le vivre comme si j'étais une partie de cet élément corporel. Etrange, je le conçois, mais à cet instant précis de la création, j'étais devenue cellule, fluide, tissus humain. Le tout bigné de lumière, de couleurs, d'art. Un tableau vivant comme peut l'être un corps tout entier.
Valérie Albertosi.